La sexologue Isabelle Borduas avance que le visionnage régulier de vidéos X à l’adolescence est à l’origine de dysfonctionnements sexuels chez les mineurs. Cette tendance provoquerait également une déshumanisation de leur sexualité. En effet, la spécialiste est d’avis que cela rend impossible la création de repères relationnels et affectifs chez les plus jeunes.
Réinsérer les cours d’éducation sexuelle dans le programme scolaire
Nathalie Morel, vice-présidente à la vie professionnelle à la Fédération autonome de l’enseignement partage les points de vue de la sexologue : la pornographie véhicule une image faussée de la sexualité que les ados croient dur comme fer. Anik Beneke, intervenante et formatrice au sein de Sidaction Maurice pense également comme elles. Les trois femmes prônent, ainsi, la réinsertion des cours d’éducation sexuelle dans le programme scolaire.
Malgré la recommandation de ces trois femmes, Sébastien Proulx, le ministre de la Famille et ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport du Québec a toutefois laissé entendre que cette matière ne sera pas réintégrée dans la liste des cours de l’intégralité des écoles du primaire et du secondaire à la prochaine rentrée.
La pornographie, un vrai danger pour nos adolescents
L’adolescence étant perçue comme une période d’apprentissage dans la vie de l’être humain, l’intrusion de la pornographie à cet âge, la chamboulerait donc. Un pédopsychiatre, Michel Botbol rapporte, en effet, que l’hypersexualisation amène inévitablement les mineurs à faire face à des difficultés dans l’acquisition de savoirs, mais provoque aussi chez eux des cas d’hyperactivité ou de perte d’estime de soi.
Les effets négatifs des films X sont plus graves chez les plus jeunes, c’est-à-dire, ceux âgés de 8 à 10 ans. « Tomber à cet âge sur un film hardcore n’est jamais anodin. On y voit de telles violences que cela peut choquer », note Michel Fize, des séquelles qui restent graver dans l’esprit même au fil des années.