Trop précoce
Les jeunes se mettent trop tôt au visionnage des vidéos X. En effet, la majorité s’initie à cette pratique dès l’âge de 14 ans. La majeure partie des adolescents abonnés au porno sont de sexes masculins (pas moins de 63 %). La plupart se servent de leur smartphone pour se laisser aller à leur penchant.
Le porno, un moyen d’apprentissage de la sexualité ?
D’après ce sondage, pas moins de 48 % des garçons interrogés sont d’avis que les vidéos pornographiques contribuent à l’apprentissage de leur avis. Le pourcentage des jeunes filles à partager cette opinion est de 37 %. Ainsi, 47 % des adolescents sexuellement actifs affirment avoir déjà tenté de reproduire les scènes ou pratiques exposées dans ces films.
Bien qu’un certain nombre de jeunes gens trouvent que les produits de l’industrie du X leur sont bénéfiques, il est toutefois primordial de pointer du doigt ses conséquences les plus néfastes à savoir une représentation faussée de la sexualité et des troubles érectiles.
Fiction et réalité se confondent
En se cultivant sexuellement moyennant la consommation de porno, cela a pour effet direct de créer une représentation déformée de la sexualité et des interactions hommes-femmes. « Les rapports entre hommes et femmes y sont faussés : les hommes sont des dominateurs toujours capables de donner du plaisir et les femmes des créatures toujours prêtes à dire oui ! », a souligné Claude Rozier, sexologue et médecin de l’Education nationale, dans un article publié dans le magazine Psychologie.
De plus, le porno inclut souvent dans les scénarios des corps et des comportements qui s’écartent lointainement du réel. « Culte du corps, taille du pénis, durée et pratiques extrêmes confèrent aux pratiques sexuelles une dimension « no limit » qui peut bouleverser la conception de la sexualité dans la vie des couples », précise la sexologue clinicienne Magali Croset-Calisto dans une rubrique parue sur le Huffington Post.
Donc, les limites séparant la réalité du virtuel s’effacent à chaque visionnage d’un film porno. C’est n’est, donc, pas étonnant que le nombre des hommes à solliciter l’aide de thérapeutes pour addiction sexuelle soit en hausse rajoute la sexologue qui avance une « fascination » voire une « sidération précoce ».
Perte d’appétit sexuel
Le Docteur Frédéric Saldmann, cardiologue et spécialiste des sujets relatifs à la santé a tenu à corroborer ces résultats devant les caméras de RTL. Voici comment il voit les choses : « Lorsque des hommes regardent trop de porno, ils idéalisent une sexualité qu’ils ne pourront jamais atteindre. Ils souffrent de la comparaison avec les acteurs. Ils rentrent ainsi dans un monde fictif et la réalité, à côté du film, est toujours médiocre ».
La tendance à mélanger fiction et réalité n’est pas le seul impact négatif de la dépendance au porno. En effet, une baisse de la libido et une dysfonction érectile peuvent également en découler. Une étude effectuée en 2013 et relayée par le Journal sexuel medecine nous apprend que 25 % des hommes de moins de 40 ans sont sujets à des troubles de l’érection. Pour la sexologue Magali Croset-Calisto, cette statistique est directement liée à la consommation excessive de vidéo pornographique. « Une consommation excessive de porno peut engendrer une dépendance accompagnée d’un effet de tolérance, lequel provoque une angoisse de performance fréquente chez les hommes face à l’enjeu de « tenir dans la durée » », a-t-elle expliqué.
Face à ces constats qui démontrent clairement les grands dangers que représente la consommation de porno chez les adolescents, l’initiative de la ministre des Familles, de l’Enfance et des Droits des femmes, Laurence Rossignol à interdire l’accès, des mineurs aux sites pornographiques est amplement méritoire.