La ministre est pour une lutte acharnée contre ce fléau
Dans un article publié le Figaro, Laurence Rossignol s’est une encore une fois insurgée de la facilité d’accès aux sites pornos. Elle avertit qu’une réunion sera prochainement planifiée avec des juristes et des experts IT « pour imaginer de nouveaux outils techniques et juridiques pour bloquer l’accès à ces sites aux mineurs ».
La ministre a déjà une idée bien arrêtée sur ce sujet. En effet, il est de rigueur d’installer un logiciel de contrôle parental qui s’active par défaut sur les ordinateurs et les smartphones. « Ce serait aux utilisateurs qui n’en ont pas besoin de le désactiver, et pas l’inverse », poursuit-elle. L’ajout de Pharos, la plateforme d’avertissement des contenus frauduleux est aussi au programme.
La décision de Laurence Rossignol de tout bloquer remonte au 5 février
Cette solution conteste sur ces points avec celles entrevues par la même ministre, il y a cela quelques jours. Pour rappel, le 5 février dernier, l’intéressé a publiquement critiqué l’efficacité des systèmes de contrôle parental. Voici ces propos : « J’en connais la limite parce que maintenant les gamins ont des smartphones et n’ont pas besoin de contrôle parental ». Ce jour-là, elle songeait plutôt à des mesures plus strictes « fermer l’accès à des sites internet à des gamins » fut sa première proposition, mais pour clore ses dires, elle a rajouté que cette issue présentait une difficulté : « fermer l’accès à ces sites pour les enfants tout en les laissant accessibles pour les adultes ».
Les résultats du sondage viendront appuyer la réunion
Afin de démontrer le poids de la réunion prévue se tenir ce mardi, es résultats d’une enquête IFOP pour l’OPEN, l’Observatoire de la Parentalité & de l’Éducation Numérique serviront de preuves. Son président, Thomas Rohmer est dignement investi. Assurant le rôle de codirecteur, il pilotera au côté de la direction générale de la cohésion sociale, le groupe de travail responsable de la mise en œuvre des recommandations établies.
Entre 15 et 17 ans, un ado sur deux a déjà consulté un site porno
Ce sondage a mis en avant que 51 % des adolescents entre 15 et 17 ans ont déjà visité un site pornographique. L’évolution de cette tendance est ainsi considérable : « Dans notre dernière enquête sur le sujet en 2013, à peine un tiers des jeunes âgés de 18 à 24 ans en avaient déjà vu un avant 15 ans à la TV (30 %) ou sur internet (33 %) » ont indiqué les chercheurs. À noter que cette enquête a vu la participation de 1.005 jeunes et que 63 % des abonnés des films X sont des garçons.
Les concernés accèdent aux films pornos généralement en ligne, sur des sites gratuits. « la proportion d’ados ayant surfé sur des sites web via un smartphone (33 %), un ordinateur portable (28 %) ou une tablette (12 %) est donc largement supérieure au nombre d’ados s’étant risqués à en voir sur des supports à usage plus collectif comme les DVD (10 %), les chaînes de télévision (8 %) ou les services de VOD (2 %) »
Certains ont essayé de reproduire les scènes visionnées
45 % des ados interrogées voient le porno comme un moyen d’apprentissage du sexe. Le même pourcentage « a tenté de reproduire des scènes vues ». Si 55 % des répondants se sont dits « trop jeunes » pour avoir le droit d’accéder à de tels contenus, les 45 % restants sont d’avis d’avoir « l’âge pour en voir ».
En quoi est-ce dû ?
ML’IFOP avance que ce nivellement est le fruit de la globalisation du haut débit et des terminaux mobiles « offrant un accès aisé, discret et bon marché à ce type de contenu ». De son côté, Thomas Rohmer, président de l’OPEN, incite les acteurs présents à la réunion « à prendre leur responsabilité » afin que ces contenus destinés aux adultes « le demeurent ».