Accorder un sens noble à la sexualité. Tel serait l’ambition d’Alcina, un opéra qui plonge le spectateur dans un monde imaginaire. Composée par Haendel, cette pièce met en scène l’histoire d’Alcina et de Ruggiero. Alcina, c’est aussi une œuvre qui rend la part belle à l’érotisme et au sadomasochisme.
Quand vous assistez à une scène dans laquelle un homme se fait déshabiller par deux femmes, vous ne pouvez vous empêcher de penser à une idée de sexualité. Ce genre de séquence figure parmi celles qui éveilleront la curiosité du spectateur pendant la présentation de l’opéra « Alcina ». Il s’agit toutefois d’une sexualité vue sous un angle artistique ou plus précisément érotique. Tout est suggéré. Rien d’explicite.
L’intérêt de la pièce repose en effet sur cette idée d’implicite. C’est le spectateur qui se chargera, lui-même, d’interpréter la scène qu’il verra durant la prestation des cantatrices. En un mot, « Alcina » se caractérise par des gestes osés qui évitent toutefois d’être grossiers. Autrement dit, l’acte sexuel se présentera sous la forme de gestes sensuels. Cette idée de sensualité s’amplifiera d’ailleurs par le décor : le salon bourgeois et les pièces sombres proposés par le metteur en scène rappelleront à certains l’ambiance des alcôves. À part l’érotisme, le spectateur notera également le sadomasochisme comme indice connotant la sexualité.
Outre son caractère sexuel au second degré, cette œuvre d’Haendel se distingue par un scénario fantaisiste. L’action se déroule sur une île où règne une femme tyrannique nommée Alcina. Dotée d’un pouvoir magique, elle envoute les hommes afin de s’en abuser. Un jour, elle rencontre un certain Ruggiero sur lequel son pouvoir n’aura aucun effet.
Revisitée par André Marcon, cette pièce datant de 1735 a lieu actuellement dans le cadre du festival d’Aix-en-Provence. Patricia Petibon et Philippe Jaroussky interprèteront respectivement Alcina et Ruggiero. Pour sa part, Philippe Jaroussky ne manque pas de saluer le talent de sa partenaire. À ce sujet, il affirme : «Ce que je trouve très intéressant dans le travail de Patricia, c’est qu’elle arrive à faire son orgasme avec la voix».