Le travail du sexe est un travail comme les autres. Et si les conditions des travailleurs ne sont pas favorables, les revendications ne se feront pas tarder. C’est ce qu’ont fait les plusieurs dizaines de prostituées hommes et femmes qui se sont rassemblées près de la Tour Eiffel pour se manifester contre une proposition de loi qui va pénaliser leurs clients.
Non à la pénalisation du client
La semaine dernière, le Syndicat du travail sexuel (Strass) et l’association de prostituées chinoises « Les Roses d’acier » ont fait appel à tous les travailleurs du sexe, toute nationalité confondue, à se manifester près de la Tour Eiffel pour s’opposer à une proposition de loi qui est en cours d’examen. En effet, si le Parlement adopte cette loi, la sanction de leurs clients par une contravention est inéluctable. Et pour les travailleurs de sexe, pas de clients pas de « salaire ». Et la situation des prostituées va encore s’aggraver, selon Thierry Schaffauser, le porte-parole du Strass.
Durant cette manifestation, des prostituées venues de différents pays européens ont répondu à l’appel d’un réseau européen de travailleurs du sexe pour faire une conférence sur les difficultés vécues dans leur propre pays.
Une situation vécue par la Suède
Pye Jakobsson, une prostituée suédoise, a averti ses collègues en France que depuis la loi de la pénalisation des clients appliquée en 1999 dans son pays, les prostituées sont de plus en plus mises à l’écart. À Paris, ce sont les prostituées chinoises qui sont les plus impuissantes face à une telle situation car non seulement elles ne maitrisent pas la langue mais en plus elles n’ont pas de papier. Ce qui fait que si elles sont victimes d’une agression ou d’un mal-intention de la part d’un client, elles ne pourront pas porter plainte. C’est la raison pour laquelle la présidente des Roses d’acier est venue près de la Tour d’Eiffel pour durcir le rang de la manifestation.