Une modification qui fait l’unanimité
Cette révision de la loi sur la prostitution a été acquiescée jeudi dernier par les autorités concernées à savoir la Commission judiciaire et de police du Grand Conseil de Genève. Son approbation définitive devrait avoir lieu dans les mois à venir. Désormais, l’ensemble des travailleurs du sexe a l’obligation de prendre part à un cours axé sur la sensibilisation et la prévention des MST.
« Gratuite et obligatoire, cette sensibilisation portera sur les droits et devoirs des travailleurs et travailleuses du sexe, sur les aspects de santé ainsi que sur la détection des cas de traite des êtres humains », précise Anne-Marie von Arx Vernon, la personne ayant été en charge de la rédaction du rapport de la commission.
Une mesure qui vise l’intérêt des travailleurs de sexe
La Cour des comptes est à l’origine de la préconisation de l’idée de ces modifications. En effet, soucieux de la méconnaissance de la profession par rapport aux MST et IST, ses magistrats préfèrent miser sur l’adoption de cette loi. Une étude relative à ce propos démontrait précisément les manques de connaissance des prostituées quant aux risques inhérents à la pratique du sexe oral.
D’autre part, cette formation relatera, le cadre légal de ce métier à Genève tout en insistant sur ses et ses caractères administratifs. Toutes les questions concernant l’Assurance maladie des vendeurs et vendeuses seront soulevées.
Une formation obligatoire pour les nouveaux venus
La norme nouvellement mise en effectivité oblige donc tous les hommes et femmes professant dans le domaine de la prostitution à participer à ce cours afin de pouvoir se déclarer auprès de la police, tel que la loi suisse l’exige. Les travailleurs de sexe dont les noms se trouvent déjà sur ses fichiers ne sont plus concernés par cette mesure.
Les formations seront prodiguées par des associations en diverses langues, et les intéressés doivent les suivre avant de s’inscrire auprès de la police. La durée des cours est estimée à une heure, à laquelle s’ajoutera une demi-heure consacrée aux questions-réponses. À l’issue de la séance d’information, les adhérents se verront remettre une liste d’adresse où des renseignements supplémentaires et de l’aide seront notés.
Création de lien avec les associations
Voici ce qu’à déclarer Roxane Aubry, militante à SOS Femmes dans La Tribune de Genève : « L’un des objectifs est de créer un premier lien avec ces personnes, quitte à ce qu’elles contactent par la suite nos associations ». À cela elle a ajouté : « Dans le cas de notre association, nous voulons aussi les informer sur les aides dont peuvent bénéficier celles qui veulent quitter le métier ».
Pour corroborer les dires de Roxane Aubry, Michel-Félix de Vidas, représentant de l’association suisse Aspasie à confier : « Il s’agit de leur donner tous les outils pour qu’elles puissent prendre des décisions éclairées et ainsi devenir plus autonomes et moins vulnérables ». Il a également laissé entendre que les aspects se rapportant à la question du financement de ces formations restent encore ouverts…