Son diplôme en sciences politiques n’a pas empêché Erika Lust de prendre part à la pornographie. Pionnière de la pornographie féministe, elle est de retour avec un défi fraîchement révolutionnaire. Son dernier œuvre, « Do you find my feet suckable », marque une révolution dans le monde du X. La particularité de ce court métrage réside dans le fait qu’il est entièrement dépourvu de… sexe ! Une nouvelle ère s’annonce-t-elle dans l’univers pornographique ? Plus de détails.
Du fétichisme à la sensualité
« Do you find my feet suckable », est un court métrage avec un concept simple qui met en scène un étudiant fantasmant sur une de ses consœurs dans une bibliothèque. Comme ce sont ses pieds qui l’attirent au plus haut point, on y retrouve ainsi une note de fétichisme pur. L’étudiant entame léchage, suçotement des orteils de la belle avant de lui ôter ses dessous et la scène prend alors fin. Entre fantasme, sensualité, esthétique pornographique et fétichisme, ce genre de scène se retrouve surtout dans des productions japonaises où les descriptifs sont très spécifiques.
Pour une pornographie réaliste
Si Ericka Lust a choisi de faire du porno sans sexe, c’est surtout pour « capter la vérité du X ». Chose que la réalité virtuelle a du mal faire ressortir. « Les films en réalité virtuelle que j’ai pu voir pour l’instant sont très, très mainstream et pauvrement frais. (…) Du sexe mécanique et de faux orgasmes, pas de passion, aucun contexte, les femmes sont des objets et les mecs des pénis. (…) Si j’en viens à faire des films en réalité virtuelle, je m’assurerai d’y inclure mes propres valeurs : la créativité, le réalisme, la diversité, le plaisir… et la narrativité » explique-t-elle dans Vice. Ainsi, il s’agit de rendre son naturalisme à la pornographie en misant sur la narration, sur les détails, sur la complicité entre les acteurs, le tout en plongeant ces derniers dans une situation familière. Car pour Ericka, dans une pornographie, tout doit sonner vrai d’où « l’importance d’un point de vue féminin, et les détails, les détails et encore les détails, comme les yeux dans les yeux, la chair qu’on agrippe, les petits bruits ».
Du X pour tous
Ses inspirations, elle les tire des anecdotes érotiques personnelles de ses fans sur les réseaux sociaux. C’est d’ailleurs grâce à ce concept épuré qu’Erika Lust a pu lancer ce premier épisode sur Youtube. Un choix on ne peut plus stratégique, car il s’agit d’un site populaire à l’échelle internationale. Grâce à ses scènes dépourvues de sexe, le court métrage a pu être diffusé sans problème. Par ailleurs, si Lust a favorisé Youtube par rapport à Pornhub et consorts, c’est aussi pour vaincre les tabous liés à la pornographie. Il s’agit en quelque sorte de l’affirmer. En outre, cela permet de rassembler tous les publics.