Longtemps considérée comme pratique taboue, l’éjaculation faciale tend à gagner du terrain chez les couples d’aujourd’hui. L’opinion se divise toutefois : certains trouvent cette pratique sadique alors que d’autres la trouvent naturelle. Qu’en est-il réellement du bain de sperme au visage ?
Si dans un premier temps les couples affichent une réticence envers l’éjaculation faciale, c’est surtout en raison de son image longtemps rattachée à la pornographie. En réalisant cette pratique, ils ont comme l’impression d’imiter systématiquement les acteurs pornos. Par ailleurs, l’éjaculation évoque pour certains un rapport de force mettant la femme dans une situation de soumission voire d’humiliation.
Interrogée par la rédaction de Lexpress.fr, la sexothérapeute Nathalie Giraud Desforges rappelle que l’éjaculation faciale fait son apparition dans la société européenne à partir du 18e siècle notamment à travers l’ouvrage du Marquis de Sade « La Philosophie dans le boudoir ». L’éjaculation faciale apparaît toutefois dans le Kâma-Sûtra dans une époque un peu plus lointaine. La sexothérapeute en arrive ainsi à la conclusion que la pornographie n’a pas inventé cette pratique sexuelle : elle n’a fait que vulgariser.
Pour ce qui est de l’idée de soumission, Dr Desforges reconnaît un «rapport dominé-dominant » impliqué par l’éjaculation faciale. Elle rajoute cependant que ce rapport est juste une question de fond et non de forme. Autrement dit, il s’agit d’un jeu régi par le contexte sexuel.
En termes de plaisir, l’excitation se trouve surtout du côté de l’homme qui jouit au moment de l’éjaculation. À cela s’ajoutera tout simplement une excitation suggérée résultant du fantasme créé par les scènes pornographiques. Chez la femme, il s’agirait avant tout d’une satisfaction née du fait à pouvoir donner de l’excitation à son homme. La sexothérapeute résume la situation en expliquant que « Le plaisir est purement cérébral, pour les deux sexes ».
En ce qui concerne l’habitude des couples à pratiquer l’éjaculation faciale, il reste incertain d’en dire plus pour l’instant. Certains indices nous permettraient cependant de décrypter quelques pistes. Ovidie, actrice porno à la retraite, indique dans son documentaire « A quoi rêvent les jeunes filles ? » que ceux qui se porteraient candidats représentent une faible quantité.
En revanche, une étude effectuée en 2013 par Youporn dévoile que 24 % des personnes interrogées avouent avoir déjà eu recours à cette pratique. Si l’éjaculation n’est pas encore une pratique courante, elle est en voie de devenir.