Une nouvelle édition de manuel scolaire de biologie utilise des animaux de la ferme pour censurer les parties génitales humaines.
Préserver l’innocence ou Etat encore conservateur ?
Les élèves turcs âgés de 10 à 11 ans seront préservés de toute image sexuelle lors de leur cours de biologie qui porte notamment sur la reproduction humaine. En effet, leur manuel de biologie a censuré toutes les images de sexes humains et les a remplacées par des canetons, des ours polaires et même par l’image d’une mère portant son enfant, décrit le site du quotidien Hürriyet.
Par ailleurs, mis à part les photos des organes reproductifs humains, les mots utilisés dans le manuel sont également pris sur les pincettes. Effectivement, les élèves ne trouveront jamais les mots « seins » ou encore « virginité » dans leur livre de biologie.
Interviewé par le même journal, le psychologue et ancien responsable du syndicat d’enseignants, Abdullah Tunali y confit ses regrets face à ces interventions : « Avant, la parte intérieure des appareils génitaux y était expliquée d’une façon adaptée au développement des enfants, comme elle l’était pour le cœur ou les reins. Mais cette année, le manuel de science et de technologie destiné aux élèves de 6e année a été considérablement censuré, en accord avec les codes moraux imposés par le gouvernement ».
Cette controverse met sous les feux de la rampe l’image conservatrice de la Turquie et relançant de plus bel une intention d’islamiser la société.
Le secteur de l’éducation de plus en plus de remaniements
Mis à part les censures dans les manuels scolaires, le gouvernement semble vouloir islamiser la société turque. Les lycéens peuvent dorénavant porter le voile islamique, alors qu’auparavant c’était interdit. Par contre, tout ce qui est tatouages, piercing et même le maquillage sont prohibés.
Un professeur de biologie de l’université Marmara en Istanbul, a dénoncé que toutes ces mesures prises par le gouvernement « font plus de mal que de bien aux enfants ». Il s’est exprimé sur le site de Hürriyet : « Pourquoi faites-vous ça à nos enfants, pourquoi cette peur ? ».