On a beau étudier dans les écoles catholiques, on n’échappe pas aux livres scolaires empreints de sexe et de pornographie. Loin d’être cachées ou masquées, les scènes peuvent être explicites, si bien qu’il n’y a pas besoin d’être imaginatif pour se les représenter. Les écoles publiques ne sont pas en reste, les parents, les élèves ainsi que les autorités religieuses sont révoltées, choquées par une prolifération de la sexualité dans des ouvrages scolaires destinés aux enfants et aux jeunes.
Des scènes qui marquent les âmes sensibles
Même avec les années, certains livres scolaires marquent certains esprits… à vie. C’est le cas de cette jeune fille dont le souvenir d’un ouvrage scolaire reste toujours aussi traumatisant malgré le temps qui passe. Et elle s’en souvient comme si c’était hier, désignant le personnage principal comme étant « une bête de sexe » : « Je sais qu’il y a deux scènes de viols, dont une sur une mineure. Je crois aussi qu’il y a une tournante dans une cave. Dès le début, ils présentent le personnage comme une bête de sexe. Il est marié, mais sa femme ne lui suffit pas, alors, il a une garçonnière où il se rend pour voir d’autres femmes la nuit. Je n’ai pas tout lu ». C’est son professeur qui l’a obligée, ainsi que toute sa classe, à lire cet ouvrage à l’époque, afin de l’étudier. L’histoire s’est passée il y a trois ans, l’ouvrage en question étant signé Karine Tuil (L’invention de nos vies) et n’est pas exempt de séquences pornographiques en nombre.
Une autre école catholique touchée
Le cas de cette jeune fille n’est pas isolé. Tiphaine, qui avait 15 ans aux moments des faits, a étudié à l’Assomption, une école catholique rennaise. On y aborde le sexe dans tous ses aspects les plus frustrants, au point de traumatiser les élèves dont Tiphaine qui ne s’en remettra pas. Lorsqu’on lui impose la lecture de cet ouvrage à caractère pornographique, son cerveau en subira des séquelles graves manifestées sous forme de crises de larmes répétitives, de difficultés fréquentes à dormir ainsi que de différents troubles qui la hanteront. Son cas a été ramené devant les autorités religieuses, attirant l’attention de Pascal Balmand, secrétaire général de l’enseignement catholique à Paris. Celui-ci lui manifeste son profond regret et lui présente ses excuses dans une lettre qui ne fera pas écho auprès de la jeune fille. Trois ans plus tard, elle reste marquée par cet événement que son esprit ne pourra jamais effacer, selon ses propres dires.
Saint-Vincent, un autre établissement rennais touché
Les établissements catholiques sis à Rennes semblent particulièrement touchés par ce « fléau pornographique ». Saint-Vincent-la-Providence, une école de renom dans l’enseignement catholique, a récemment été le théâtre d’une même situation. Les élèves de la classe de 3e ont dû analyser un livre à caractère sexuel attribué à Gilles Paris, la fameuse « Autobiographie d’une courgette ». Le fait n’a pas manqué de répugner les parents, la mère d’un élève de 13 ans se disant particulièrement révulsée par le fait d’avoir imposé l’étude d’un tel ouvrage aux élèves.
Une absence de réaction qui étonne et scandalise
Les écoles catholiques et les autorités religieuses ne semblent pas réagir face au scandale que créent de telles situations. Un professeur d’anglais exerçant au sein d’une école catholique située en Val-de-Marne avoue être « scandalisé » par le manque de réaction de la part de la direction du lycée dans lequel elle enseigne ainsi que des autorités ecclésiastiques, interrogée par Armel Joubert des Ouches et Jeanne Smits. L’évêché de Rennes et Mgr Pierre d’Ornellas ne se sont pas non plus manifestés, bien que sollicités à s’exprimer sur le sujet. Un silence général semble s’installer, commun autant aux écoles privées et publiques. Pierre de Laubier, professeur et écrivain (L’école privée…de liberté) explique cette discrétion par une Loi du silence à laquelle l’école est soumise. Ainsi, l’usage et la propagation de tels ouvrages scolaires sont monnaie courante et difficiles à maîtriser.