Le syndrome de Klüver-Bucy : cette nouvelle forme de trouble mental pourrait aujourd’hui aider les sexologues et les psychiatres à résoudre certaines énigmes auxquelles ils sont confrontés au quotidien. À travers un article publié depuis le site de la New York Review of Books, le neurologue Oliver Sacks s’étale longuement sur la question. Il revient ainsi sur le cas de son patient Walter B. Ce dernier présentait des comportements bizarres qui se manifestaient notamment par un goût prononcé pour le sexe.
Walter B. commençait d’abord par obliger sa femme à faire l’amour quotidiennement cinq à six fois. Il s’intéressait également à la pornographie sur internet. Il s’en servait d’ailleurs pour se masturber. Ce patient vraiment pas comme les autres s’est ensuite tournés vers toutes sortes de pratiques sexuelles : fétichisme, homosexualité et zoophilie. Finalement, monsieur Walter B. manifestait un intérêt particulier pour la pédophilie. C’est de cette façon que la police fédérale l’a interpelé pour détention de pornographie infantile.
À l’origine de ce comportement se trouve une opération du cerveau. Étant encore un quadragénaire à l’époque, cet Américain aurait subi en 2006 une intervention chirurgicale au niveau de la tête. Son thérapeute Olivier Sacks a noté que le changement de tempérament a eu lieu après l’opération. Le neurologue n’hésitait d’ailleurs pas à signaler ce constat au juge lors du procès de son patient. Il en découlerait alors une thèse d’après laquelle une opération du cerveau influe sur la personnalité du patient.
À part cette obsession sexuelle, d’autres symptômes révélaient le syndrome de Klüver-Bucy constaté chez Walter B. Il s’agirait entre autres d’une tendance colérique, d’une crise d’épilepsie et d’une gourmandise.
À l’heure actuelle, on pourrait dire que la vie de Walter B. a repris son cours normal. À l’issue d’un traitement, ses pulsions ont diminué. Un revirement de situation qui ravit son épouse. Elle voit ainsi en son homme «un amant aimant et compatissant». « Tout est bien qui finit bien », dira-t-on. Avant d’en arriver là, ce patient américain a dû cependant purger une peine de 26 mois de prison.