Il faut croire que tout le monde n’est pas totalement open face à l’homosexualité. Et pour cause, une femme homosexuelle exerçant le métier de médecin, du Groupement des hôpitaux de l’Institut Catholique de Lille (GHICL), a subi une discrimination homophobe sur son lieu de travail. Elle saisit alors le conseil de prud’hommes pour signaler sa situation en plus de la non-réactivité de quelques membres de la direction.
Une victime courageuse
Du courage ou situation alarmante et insupportable ? Car c’est bien la première fois qu’une victime de ce genre d’harcèlement ose avoir recours au conseil de Prud’hommes. La raison ? Certaines victimes ont surtout peur des retombées qui les attendent suite à leur action. « Généralement, les victimes d’homophobie n’agissent pas devant les prud’hommes par peur des représailles ou d’un licenciement » affirme le représentant de l’association SOS Homophobie, Romain Dumont.
4 années d’harcèlement…
Médecin réanimateur au sein de l’hôpital Saint-Philibert à Lille depuis 2006 et actuellement chargée de la néphrologie, cette femme cinquantenaire a subi quatre années d’harcèlement. Car en effet, les propos et gestes discriminatoires à cause de son orientation sexuelle ont débuté en 2011 suite à une remarque qui n’a pas plus à la direction.
… suite à la découverte d’une faille du système
En effet, elle aurait signalé « de graves dysfonctionnements au sein du service de réanimation, ce qui a déplu à la direction qui y a vu une remise en cause du personnel hospitalier » explique Romain Dumont, impliqué dans la procédure de l’affaire. L’homosexualité de la plaignante n’aurait donc été qu’une façade pour masquer le véritable problème. Mais concrètement, quels genres de préjudices a-t-elle subi ?
Prêt à tout pour l’éjecter
Il faut croire que les membres de la direction ont été prêts à tout pour pousser à bout la plaignante. « Ragots colportés sur son homosexualité, tag+PD sur le véhicule de sa compagne, lettre anonyme, sabotage présumé de son matériel pour la pousser à la faute » ont été propagés à l’encontre de la femme médecin comme le rapportent son avocate et l’association SOS Homophobie. Ces faits ne sont d’ailleurs pas réfutés par Laurent Delaby, DG du GHICL.
Procédure qualifiée d’abusive
Toutefois, l’avocat du GHICL souligne que la démarche de la plaignante en saisissant les prud’hommes a été abusive. En effet, la quinquagénaire aurait agi de la sorte car l’hôpital lui aurait refusé le poste de chef de service. En outre, d’après le DG, les propos sur les « dégradation de matériels » évoqués ont tous été vérifiés par des enquêtes internes. Résultats : rien d’anormal.
Alors, laquelle des deux parties obtiendra gains de cause dans cette affaire ? En tout cas, pour l‘heure, la délibération du conseil de prud’hommes se fera le 25 Mars prochain.