Une certaine Kirsten Dunst l’a dit un jour quand on lui a demandé ce qui l’attirerait en premier chez quelqu’un : « Le talent, c’est sexy ». C’est à peut-être avec le même état d’esprit que les « sapiosexuels » raisonnent.
Une attirance sexuelle basée sur l’intelligence. C’est ce qui caractériserait en quelque sorte les « sapiosexuels ». Ces derniers tombent en effet le plus souvent sous le charme d’un individu qu’ils trouvent intelligent. Plus intelligent que ça, tu m’excites ?
C’est contre cette tendance que Maïa Mazaurette s’insurge. Selon elle, il s’agirait d’une pure folie. « Les sapiosexuels ne représentent pas une attraction mais une réaction. Ils incarnent le pendant 2015 du mépris du charnel. Ils sont la millième occurrence du désir rationalisé, hygiénisé, rendu convenable par la suprématie du cerveau », nous prévient-elle.
Dans ce cas, l’idée d’une sapiosexualité ne serait-elle vraie qu’en théorie? Dans la logique des choses, on serait tenté de répondre par « oui » : le désir repose avant tout sur le plan physique et charnel. Seulement, il se trouve que la façon de voir les choses diffère chez certains individus. Si la sapiosexualité n’existait pas, il fallait l’inventer…
La chroniqueuse de chez Le Monde s’indigne d’ailleurs du fait que la notion de sapiosexualité manque de franchise. D’un ton ironique, elle se demande si ce n’était pas une bonne idée de faire appel aux « philosophes pour animer les soirées érotiques » ou de remplacer les revues pornographiques par des revues scientifiques. Maïa est allée même jusqu’à imaginer des adolescents mettre des photos de Jean-Paul Sartre ou de Simone de Beauvoir sous l’oreiller. Elle estime en effet qu’il serait impensable de guetter sa proie, depuis les sites de rencontres, en fonction de ses facultés mentales.
Avec ce débat sur la sapiosexualité, on se rend compte du fait qu’on n’est pas près de clore notre liste de concepts appartenant au vocabulaire du sexe. Tendance oblige ou disons plutôt que c’est la créativité qui veut cela. À certaines nouveautés de l’année 2015 vient donc s’ajouter la sapiosexualité.
