S’envoyer en l’air avec une pieuvre géante ou un monstre à tentacules ? La tendance de cet érotisme bizarre se développe de plus en plus au Japon : le shokushu ou tentacle porn en anglais. D’où vient ce fantasme nippon et comment s’est-il développé ?
Il fut une estampe gluante et hyper érotique
Tout a commencé avec le rêve de la femme du pêcheur, une estampe de M. Hokusai datée de 1814 qui met en scène une femme japonaise sous l’emprise du plaisir sexuel donné par une pieuvre qui la maitrise de partout par ses tentacules. Une pratique érotique naissait ainsi au fil du temps : le shokushu ou tentacle porn. Si la tradition nippone censurait tout art explicitement érotique, les œuvres d’Hokusai ont pu se propager jusqu’au XIXème siècle jusqu’à ce que le Japon ait été influencé par l’Occident surtout pendant la Deuxième Guerre mondiale, une période pendant laquelle toutes formes d’érotismes exprimées par les estampes (les shungas) ont été censurées. D’ailleurs, la loi japonaise interdit le sexe explicit, ce qui a poussé les producteurs de porno de cacher aves des pixels ou un rectangle noir le sexe des acteurs pornographiques ainsi que des personnages d’images érotiques.
La résurrection des tentacules érotiques
Avec le boom de la pornographie Hentaï dans les années 80, Toshio Maeda en a profité pour devenir le précurseur des pornos aux tentacules. Pour M. Maeda, les tentacules des bêtes dans les pornos symbolisent la virilité, l’infatigabilité, bref le rêve de la gent masculine. C’est à partir de là que s’est développé le tentacle porn, d’abord au Japon avec les réalisateurs audacieux comme Daikichi Amano, qui veulent mettre en scène des femmes qui se font prendre non seulement par de vraies pieuvres, mais aussi des poissons, des grenouilles … Un pari rapidement controversé dû à la difficulté du tournage et la gestion de dégout des actrices.
Malgré cela, le shokushu a pris place même dans la culture érotique de l’Occident. La liste de livres et de films érotiques ayant rapport aux tentacules ne s’arrêtent pas de s’étendre :
-The Dunwich Horror (un film de Roger Corman dans les années 70)
-Le Baiser de la Pieuvre (un roman de Patrick Grainville, 2010)
-Cachez-moi ce poulpe (un documentaire ARTE Creative)