Les objets connectés manquent véritablement en sécurité. Un fait avéré depuis des mois déjà : la majeure partie de ces gadgets qui se veulent être de pointe n’est équipée d’aucune fonctionnalité anti-piratage. Cependant, aucun cas d’intrusion d’ordre personnel n’a été rapporté, du moins, jusqu’à l’éclatement de cette affaire mêlant le fabricant de We Vibe. Ne se limitant pas à stocker les informations de ses utilisateurs, la société les exposait également devant d’éventuelles attaques informatiques d’où sa condamnation par la justice américaine.
We Vibe, un produit lancé il y a un an
La présentation du We Vibe 4 Plus au public a eu lieu l’an dernier à l’occasion d’un test. Bien que manquant en innovation, le produit était parfaitement conforme aux besoins des utilisateurs, car pouvant être utilisé à distance, il permet au couple vivant séparément de se laisser aller quand il veut à leur plaisir. Le revers de la médaille ? Son option connectée via Bluetooth donnait la possibilité à son fabricant de récolter des données intimes à l’insu des utilisateurs. En effet, l’application note la fréquence, le programme préféré et les intensités des vibrations choisies par le propriétaire. Tous les renseignements collectés sont directement transmis et sauvegardés dans les serveurs de la société domiciliés dans leurs locaux à Canada, et ce, avec les adresses e-mail des clients qui ne se doutaient même pas de cette histoire.
L’entreprise condamnée à payer 10.000 dollars de dommages et intérêts
3,78 millions de dollars de dommages et intérêts, telle la totalité de la somme que Standard Innovation a accepté de payer pour réparer ses torts. En effet, la firme a été sommée de remettre jusqu’à 10.000 dollars, à raison de 6.900 euros par victime. Tous les clients dont l’achat de l’article date d’avant le 16 septembre (date du dépôt de la première plainte) peuvent exiger cette somme. Toutefois, ceux qui se servent du sextoy sans son application Bluetooth ne percevront que 199 dollars au maximum soit 140 euros.
Standard Innovation a échappé au pire
Bien que leur dû soit relativement élevé, on peut dire que la société s’en est bien sorti. En effet, c’est le stockage de données des utilisateurs qui fut le chef-lieu d’accusation mis en avant dans la plainte. En fait, il y a pire : l’année dernière à Las Vegas, notamment à l’occasion de la conférence sur le piratage, des experts en cyber-sécurité avaient dévoilé au grand jour, la présence de lacunes dans l’application du piratage permettant sa prise de contrôle. L’ampleur du scandale qu’aurait vécu le distributeur de We Vibe est inimaginable dans la mesure où un pirate informatique avait réussi à prendre le contrôle du joujou sexuel de l’un de ses clients. L’action collective des utilisateurs indignés par les révélations a été principalement motivée par cette conférence.
Standard Innovation entend améliorer ses politiques de sécurité à l’avenir
Lors d’une interview accordée au magazine Fortune, le porte-parole de l’entreprise Standard Innovation a déclaré : « Nous sommes heureux d’être arrivé à un accord juste et raisonnable dans cette affaire. Nous prenons la question de la sécurité des données privées des clients très au sérieux. Nous avons amélioré notre politique en la matière, augmenté la sécurité de l’application et fourni plus de choix aux clients à propos des données qu’ils souhaitent partager. Nous continuons de travailler avec des experts de la vie privée et de la sécurité pour améliorer l’application. »