David Greven présente son livre « Psycho-Sexual » lors d’un entretien accordé à Liberation.fr. Il s’étale particulièrement sur l’aspect sadomasochiste des personnages d’Alfred Hitchcock. Ce fut également l’occasion pour l’auteur de donner son avis sur la censure du pénis sur la scène hollywoodienne.
Chercheur à l’université de Caroline du Sud, David Greven sort « Psycho-Sexual » en 2013. L’ouvrage traite des personnages de cinéma américains vus sous un angle érotique. Prenant les chefs d’œuvres d’Hitchcock en exemple, l’auteur voit à travers les personnages masculins un côté controversé : à la fois « sombre », « sensible », « sensuel » et « violent ».
À ce sujet, l’auteur qualifie les personnages masculins de « voyeuristes » et « homoérotiques ». Le crime se présenterait à cet effet comme la manifestation d’un désir refoulé. M. Greven souligne entre autres la tendance homosexuelle des personnages hitchcockiens, dont Anthony Perkins, Montgomery Clift, Ivor Novello et Farley Granger.
En ce qui concerne la censure du pénis en particulier, David Greven l’explique par une réticence du public hétéro. Ce dernier aurait du mal à accepter l’apparition de « corps masculins nus et sexualisés » à l’écran. Le membre viril n’apparaît seulement que pour véhiculer une idée d’humiliation subie par le personnage. Ce qui serait le cas dans « Sarah rien ne va ! » de Nicholas Stoller où le téléspectateur découvre le sexe de Jason Segel.
David Greven développe également le concept de la « pornographication ». Il s’agirait d’une tendance selon laquelle la sexualité masculine, notamment aux États-Unis, tourne autour de l’image de la pornographie. Pour appuyer sa thèse, l’auteur fait référence à divers cinéastes de renom : Brian de Palma, William Friedkin et Martin Scorsese. Il revient également sur le cas de « Fenêtre sur cour » et « Taxi Driver » où la pornographie devient un thème principal.
L’auteur de « Psycho-Sexual » profite, d’ailleurs de l’occasion, pour dévoiler son prochain ouvrage à savoir Ghost Face. Le livre traitera de l’homosexualité vue par les films sortis depuis l’an 2000. Selon l’auteur, ces chefs d’œuvres contemporains diaboliseraient le phénomène.