Dans la commune sud-ouest de la France, à Fléac, un ébéniste marque un tournant à sa carrière. Il met de côté la fabrication de meubles en bois et se tourne vers la création de … sextoys ! L’artisan a sûrement touché du bois. Depuis, le succès est au rendez-vous. Les commandes ne cessent d’affluer.
Un pari risqué
Sortir de sa zone de confort et prendre un risque pour élargir ses horizons. Pari tenu pour Pascal, ébéniste à Fléac. Avec une connaissance limitée en sexologie, ce Fléacois a pourtant osé se lancer dans la création de sextoys en bois. « Je savais à peu près où était le point G, mais c’est tout » dit-il. Et à ses débuts, Pascal a éprouvé une certaine gêne pour parler de sa nouvelle activité. Lors des interviews, il refuse de se faire prendre en photo et évite de mentionner son lieu de travail. Mais voilà, en seulement trois années d’exercice dans ce nouveau domaine, il devient presque imbattable sur le plaisir de la femme. « A force de participer à des congrès de sexologie et de parler plaisir, ça décoince ! » explique-t-il.
Une fabrication artisanale
Animé par sa nouvelle vocation, Pascal assure à lui tout seul la conception, la fabrication, la logistique et la commercialisation de ses joujous. En tout, plus de 10 heures de travail par jour. Et toute cette magie s’opère dans son atelier « Idée du désir » situé dans la zone d’emploi des Voûtes à Fléac. Il faut reconnaître que ce quadragénaire est doué de ses mains car sculpter des bois nobles, pour en faire des jouets sensuels, nécessite un certain savoir-faire. Mais l’artisan croule sous les demandes si bien qu’il a besoin de recruter d’autres mains-d’œuvre. « C’est même parfois compliqué de répondre à toutes les commandes » explique-t-il. Toutefois, recruter s’avère encore une charge trop lourde pour Pascal.
Les Français, de gros amateurs de jouets en bois
Il faut croire que les sextoys en bois font beaucoup d’adeptes en France. 80% des sextoys produits par Pascal sont vendus à travers l’Hexagone. Les 20% restants sont dispatchés en Europe, aux Etats-Unis et en Australie. Son moyen de communication reste essentiellement l’internet. Toutefois, les filtres sur les réseaux sociaux posent parfois un problème. « On ne peut pas booster une publication par exemple, c’est interdit à cause du caractère érotique des objets » précise le sculpteur.
Créateur de sculptures sensuelles et déontologue
Afin de se démarquer, Pascal insiste beaucoup sur l’esthétisme de ses produits. Et pour que l’objet assure réellement du plaisir, l‘ébéniste travaille avec les sexologues Daniel Habold et Sandra Marques. Celle-ci l’aidera en prodiguant les conseils en ligne sur son site. Par ailleurs, avec les commandes affluentes de ses clientes, Pascal garde une once de déontologie. « Un truc qui fait 40 centimètres de long. J’ai répondu que pour sa sécurité, je ne le réaliserai pas ».