Tout comme les produits de grande consommation, la pornographie se doit d’innover à toute heure. Car sans une pointe de nouveauté, le consommateur peut s’en lasser très rapidement. De l’inauguration du cinéma érotique français jusqu’à aujourd’hui, cette industrie se doit d’être en perpétuelle innovation pour non seulement séduire ses consommateurs mais surtout pour survivre. Zoom sur l’évolution de ce 7ème art érotique provoquant tant de frénésie et de plaisir à ses adeptes.
1974, la naissance du cinéma érotique en France
Un vent de liberté sexuelle souffle sur l’Hexagone dans les années 70. Avec le régime de Valéry Giscard D’Estaing, la censure est supprimée et permet à l’érotisme de s’inviter sur les écrans des français. Intitulé « Emmanuelle », le film de Just Jaeckin marque d’ailleurs l’année 1974. Plus de trois millions de français se sont empressés vers les salles de cinéma pour assister à la naissance du film érotique. Mais très vite, cette légèreté morale prend fin avec la loi du 30 décembre. Le coup de massue pour l’industrie du X qui devra dorénavant payer 20% de taxe, prélevée directement sur leur bénéfice. A cela s’ajoute le retour de la censure. Les producteurs de films pour adultes tombent alors des nues jusqu’à abandonner le genre et à fermer le cinéma aux films X. Mais pour survivre à la nouvelle législation, il faut innover, d’où le recours à la VHS.
La VHS, une échappatoire aux taxes et censure
A l’époque, pour échapper à la censure et aux nouvelles taxes touchant l’industrie du X, les producteurs ne jurent alors que par la VHS. Un système qui leur permet de contourner les barrières pour se développer. Entre autre, les films tournés sur ces cassettes sont exemptes de visas d’exploitation. Moyens fastidieux pour limiter les contraintes financières, le recours à la VHS permet également à l’industrie de percer le marché des ménages sans que ces derniers ne soient vus d’un mauvais œil. Marc Dorcel devient alors le précepteur de cette nouvelle technologie et tourne des films X au format vidéo qu’il commercialise ensuite dans les sex shop et vidéo clubs.
Seule contre tous
A cause de la nature morale de son activité, l’industrie pornographique a été mise à l’écart. Elle est vouée à se développer de ses propres moyens. L’autofinancement devient alors mot d’ordre dans ce domaine. Par ailleurs, d’autres prestataires, à l’instar de Paypal, refusent toute collaboration avec ceux qui œuvrent dans ce secteur. Du coup, le recours à d’autres prestataires coûte cher car les transactions sont monnayées par 15% de commissions. A cela s’ajoute l’incapacité de protéger les contenus contre les actes de piratages. Ainsi, un passage du statut de producteur à distributeur s’est avéré nécessaire pour Dorcel afin de maîtriser la chaîne de production. En 2001, un réseau de magasins et d’une plateforme de vidéo à la demande voient le jour : le Dorcel Vision.
2005, l’émergence des « tubes »
De jeunes entrepreneurs se lancent dans l’industrie pornographique semant un clash entre les « Old school » et les « new school ». Tandis que les films X se propagent sur les toiles en mode illimité, de jeunes geeks tentent de les canaliser sur un hébergeur appelés « tubes », une plateforme agréée contenant des films à la fois légaux et illégaux. Très vite, le système devient rentable. Des milliards de connexions sont recensées sur les plateformes telles que YouPorn, Xvideos ou PornHub.
Le porno 2.0, l’arrivée des « sexcams »
Un nouveau marché très ouvert laisse place à l’arrivée des sexcams. Une nouvelle tendance permettant aux perfomeuses de se filmer en live. Les utilisateurs ont alors la possibilité d’interagir avec elles. Les chats, lives et shows via webcam explosent alors sur la toile. Il s’agit là des offres qui ne peuvent être piratées.
Toujours en quête d’innovation technologique, la réalité virtuelle devient une opportunité pour le monde pornographique. Toutefois, vu le prix de l’équipement nécessaire, le public n’est pas encore très chaud à s’engager sur cette voie. C’est pourquoi ce marché peine à décoller.