Le désir, dans sa conception de recherche de plaisir de la chair, est assez compliqué pour être assimilé à la libido, aux fantasmes enfouis et à la sensualité. Difficile à maîtriser, assez subtil pour cerner, le désir faisait récemment l’objet d’études de la psychanalyste Sophie Cadalen qui a sorti un livre intitulé « Vivre ses désirs, vite ! »
Quand le désir nous bouscule !
Mystérieux, le désir était longtemps au centre des discussions et sa quête harcèle les patients allongés sur le canapé des psys. Quand Diderot écrivait : « On dit que le désir naît de la volonté. C’est le contraire. C’est du désir que naît la volonté », ce grand écrivain et philosophe ne savait pas que cette phrase allait suggérer à Sophie Cadalen au point d’en faire la phrase phare de son livre. Elle s’est aussi inspirée des dires des autres experts en psy et en sexologie.
Ainsi, cette psychanalyste, à la recherche d’une autre facette du désir, a fini par invoquer 5 concepts liés à ce sentiment :
- Le désir repousse les limites. Cet instinct de conservation tient toujours à nous freiner dans nos sentiments : se retenir pour ne pas aller au-delà du « raisonnable », comme le décrit la psychanalyste : « On prêche les petits bonheurs plutôt que les grandes jouissances ». Et c’est la société qui avait mis cette soi-disant balise sexuelle. Seulement le vrai désir doit « vous pousser aux portes de vous-mêmes ! »
- Le désir se manifeste toujours fortuitement. Le désir ne se contrôle pas et ne se dicte pas pour surgir au moment où l’on le voudrait. Certes, l’été est la saison des amours, mais, comme le disait le médecin sexologue Ghislaine Paris : « À vouloir retrouver son désir à tous crins pendant quinze jours d’été, on met parfois son couple sous pire pression », on risque de se décevoir. Sophie Cadalen suggère : « Les incongruités du désir sont délicieuses. Il surgit toujours là où on ne l’attend pas ».
- Le désir booste notre force. Oui, quand le désir prend le dessus, on sort de la passivité. Comme disait Adeline Fleury, l’auteure de « Petit Éloge de la Jouissance féminine » : « désirer, c’est apprendre à prendre le pouvoir ! »
- Le désir libère notre animalité. Dans un monde de plus en plus virtuel, nous avons tendance à oublier la belle sensation que nous procurent l’odorat, le toucher amoureux. Le désir nous branche à la physiologie en réveillant notre animalité.
- Le désir nous procure de l’énergie. Le sexothérapeute Nathalie Grandhomme a conclu, après avoir observé les femmes qui la consultaient pour une baisse de libido : « Je compare souvent notre désir sexuel à un feu intérieur, une sorte de chaudron qui, de bas en haut, alimente et réchauffe notre corps maison. Comme un souffle qui part du creux des reins et remonte le long de la colonne vertébrale jusqu’à la nuque. »
Voilà, vous n’éprouverez plus aucune honte, n’observerez plus de limites, et vivrez pleinement vos désirs !