Dans sa rubrique « sexactu », GQ Magazine ouvre le débat sur le sexe et la nourriture. Il établit ainsi la comparaison afin de déterminer lequel des deux sujets devrait avoir un caractère plus tabou que l’autre. Sur un ton à la fois plaisant et ironique, Maïa Mazaurette met en évidence l’image que la société accorde à la nourriture et au sexe.
Une inversion de tendance en matière de tabou : l’analyse de nos confrères part de ce constat. Aujourd’hui, le sexe est devenu un sujet assez ordinaire au point qu’on en parle à tout moment et sans retenue. Ainsi, la nourriture a pris la relève pour prendre l’aspect tabou que l’on accordait auparavant à la sexualité.
En guise d’exemple, la rédaction avance le cas selon lequel il faudrait « se cacher pour avaler des chips ». Même en termes d’excès, le sexe s’avèrerait plus tolérable que la nourriture : « Personne ne vous embête si vous couchez trop, mais tout le monde vous propose des « solutions » si vous mangez trop ».
En un mot, la sexualité se présente comme un indice révélateur d’une vie stable et épanouie. La nourriture, quant à elle, constituerait une source d’ennuis notamment en matière de santé et d’état psychologique. Nos confrères ne manquent pas de préciser à cet effet qu’« aujourd’hui, coucher de manière intense, fréquente et créative pourrait bien être un critère de bonne moralité ».
Ce que la rédaction trouve plus absurde dans l’histoire serait le fait de présenter le sexe comme ayant un effet amaigrissant et la nourriture ayant une vertu aphrodisiaque. « On l'(le sexe) utilise pour maigrir. Et on utilise la bouffe pour avoir envie de coucher », nous rappelle l’auteur.
Selon nos confrères, cette situation qui n’a qu’une réalité apparente serait le fruit d’une exagération cultivée par les médias. Depuis ces derniers temps, en effet, les pages des journaux et les émissions télévisées ne cessent de prôner la valeur du sexe. En même temps, elles ont tendance à blâmer l’intérêt pour la nourriture. Ce qui a, au final, forgé une image positive du sexe et une image négative de la nourriture.