Dans le cadre d’un projet de loi de Jean-Marc Ayrault sur l’adaptation de la société de vieillissement, les sujets relatifs à la sexualité des seniors sont mis sur le tapis. Le psychosociologue et gérontologue Richard Vercauteren revient sur la sexualité des personnes du Troisième âge dans le monde contemporain.
Interrogé sur l’existence de tabou sur la sexualité chez les personnes âgées, R. Vercauteren désapprouve la véracité de cette affirmation. Mais la proscription existe bel et bien entre jeunes et seniors. Effectivement, et séminaires à l’appui, au gérontologue d’appuyer que les jeunes veulent des relations sexuelles avec un corps reflétant la beauté et non avec un corps fripé, vieilli par l’âge.
À cela s’ajoutent des représentations sociétales pointées du doigt par les personnes âgées. Cette question de représentation, si complexe soit-elle, fait que les jeunes pensent que l’activité sexuelle chez les seniors n’est plus. Du coup, ces derniers se sentent victime de ce problème culturel fortement lié à d’anciennes habitudes, dont l’absence de liberté d’aborder la question de la sexualité au niveau de la cellule familiale. Il est vrai que les changements se font de plus en plus palpables et il faut compter une génération pour pouvoir apprécier des transformations radicales à ce niveau.
Mais qu’est-ce qui est de si particulier sur la sexualité chez les seniors ? À Richard Vercauteren de répondre que la sexualité est pour les humains une activité qui se pratique jusqu’à la mort. Les personnes âgées, certes, n’auront plus les mêmes rythmes de chez les jeunes, mais le désir ne s’éteindra pas tant que celles-ci restent en vie. Autre point important également, les seniors seront enclin à vivre une sexualité liée à la sensualité et non plus à la reproduction. Ce qui marque une réelle différence avec leurs cadets.