Désormais, un service de traitement pour les personnes souffrant d’un trouble d’hypersexualité existe au Québec. Mise en place à l’institut universitaire en santé mentale de Québec (IUSMQ), ce traitement unique dans la province accueille les personnes accros au sexe.
Hypersexualité vous dites ?
Ce trouble existe bel et bien étant donné que la clinique a déjà accueilli plus d’une douzaine d’hommes depuis son ouverture en octobre 2012. On souffre d’hypersexualité quand on est accro aux services d’escortes et de masseuses. La personne souffrante sait que ses besoins sexuels sont excessifs, mais elle n’arrive pas à s’abstenir de ces séances quasi quotidiennes.
Selon l’explication de la sexologue Isabelle Proulx, un des responsables de ce nouveau service : «Parfois, c’est la conjointe ou l’employeur qui a découvert que l’homme consommait quantité de pornographie sur internet. Il risque de perdre son emploi ou que sa femme le quitte».
Certains sont même endettés à cause de ses dépenses liées aux services sexuels ou pornographiques. La thérapeute a fait savoir que «Ces gens sont pris dans leur dépendance. Au lieu d’être une source d’épanouissement, la sexualité est devenue pour eux une source de détresse, de souffrance, un puits sans fond, car leur vrai besoin n’est jamais comblé. Lorsqu’on est dépendant, on n’est pas libre». Elle a même comparé ces gens à des alcooliques qui n’a aucun plaisir à goûter un grand cru.
Il faut savoir aussi que ces hommes présentent des symptômes d’anxiété, de dépression et même des tentations suicidaires.
Y-a-t-il un portrait type de ces personnes ?
De tous âges et de toutes conditions socioéconomiques, il n’existe pas de portrait type de ces personnes souffrant de ce trouble. Ce qui est sur c’est que ces hommes ont tous des difficultés à entrer en intimité avec quelqu’un. Ce qui est normal car ils ne veulent pas faire le moindre effort pour établir des liens affectifs avec une partenaire. Du coup, ils choisissent la solution de facilité qui consiste à se payer des services sexuels.
Selon Isabelle Proulx, « Ces hommes ont souvent une conjointe et ont très bien réussi dans la vie. Ils ont de la difficulté à gérer leurs émotions. Ils utilisent la sexualité dans des moments d’anxiété, de stress, pour apaiser leurs tensions. Cela devient un moyen de fuite».
Au Québec, ces hommes doivent être recommandés par leur médecin de famille via le guichet régional d’accès en santé mentale. Pour les consultations, elles sont gratuites.