Depuis des années, il a été conseillé pour tous les couples surtout les gays de l’utilisation des préservatifs. Des grosses campagnes publicitaires, des spots télévisés, des conférences de presse et autres évènements en tout genre ; tous les moyens étaient utilisés afin d’inciter les couples à utiliser les capotes. Il va sans dire que cela a bien fonctionné.
Aujourd’hui, il en est autrement. En effet, le CDC a publié un rapport à la fin du mois de novembre montrant que la sodomie ou le barebacking ou sexe anal non protégé entre deux hommes seraient en hausse de près de 20 % entre l’année 2005 et l’année 2011 aux États-Unis. Ce rapport a engendré un vent de panique et de protestations des experts de la santé publique ainsi qu’une répréhension des vétérans de la lutte contre le VIH-Sida craignant une nouvelle épidémie d’après leurs dires. Les réactions de ces personnes sont tout à fait compréhensibles du fait que le barebacking est un problème. Cependant, le ton alarmiste est totalement despotique surtout que les tactiques utilisées sont passées de mode. Ces tactiques qui visent à terroriser le public sont plus qu’exaspérantes.
Depuis que le VIH est devenu plus facile à traiter, ce dernier est devenu moins effrayant. Les années 80, années de propagation massive de cette maladie ne sont plus d’actualité même si les histoires horribles ainsi que les images choquantes de l’époque ont convaincu la génération gay de ce temps à utiliser des préservatifs. Hélas, cela n’est plus pareil aujourd’hui. Le paysage actuel change irrémédiablement ce qui entraine l’évolution des mœurs et des façons de penser. En effet, dans les pays développés, le SIDA ne s’apparente plus à la peine capitale, mais tout simplement à une maladie chronique. Les médicaments antirétroviraux jouent un rôle très important dans la baisse du risque de transmission entre partenaires séronégatifs et séropositifs. Cela a considérablement changé la donne.
Du fait que les probabilités d’infection par le VIH soient moindres, la question habituellement posée : « pourquoi courir le risque de ne pas utiliser de préservatifs ? » est devenu « pourquoi ne pas courir le risque ? »