Avec « Voyage autour de mon sexe », Thibault de Montaigu brise le tabou. Sorti chez Grasset, l’ouvrage traite de la masturbation en général. L’auteur s’étale un peu plus sur son livre et sur son thème lors d’une entrevue accordée à Marieclaire.fr.
Pour commencer cette guerre, place à la sémantique
Dans un premier temps, Thibault de Montaigu tente de construire une image plus saine, voire plus noble, de la masturbation. C’est peut-être la raison pour laquelle il utilise le plus souvent le terme « autoérotisme » à la place de masturbation. Selon lui, il s’agirait d’un comportement tout à fait naturel. A cet effet, M. Montaigu se plaint de la tendance actuelle qui condamne et qui culpabilise la masturbation.
Ainsi s’exprime-t-il : « Le plaisir solitaire est encore l’objet de silence honteux et de mépris, comme s’il s’agissait d’une pratique de losers et de loseuses de la drague, de grand(e)s malades sexuel(le)s ou de refoulé(e)s. Dans sa représentation, on est toujours entre ridicule et grotesque. Or ce devrait être tout l’inverse ».
Des preuves historiques à l’appui
Mais l’auteur de « Voyage autour de mon sexe » insiste surtout sur le fait que la masturbation deviendrait dans un futur proche la forme de pratique sexuelle favorite des femmes. Il appuie sa thèse en évoquant l’émergence des « robots sexuels », la vulgarisation de la pornographie et l’invention des hologrammes. M. Montaigu ne manque d’ailleurs pas de rappeler les faits historiques en associant la masturbation « mouvement de libération de la femme ».
Les femmes peuvent tirer le coup facilement
Toujours selon ses dires, cet apogée de la masturbation accentuera l’émancipation ainsi que l’autorité de la femme. Étant donné qu’une femme accède facilement au plaisir sexuel par l’intermédiaire du « plaisir solitaire » que par le « coït », elle pourrait avoir le contrôle du jeu dans le cadre d’un rapport de forces entre la gent féminine et la gent masculine. Contrairement aux femmes qui arrivent à jouir mentalement, les hommes ont en effet besoin d’un support physique ou du moins palpable pour atteindre le septième ciel.
Un sacré visionnaire ce Thibault de Montaigu alors ! Le monde a besoin d’un changement mais celui qui veut changer le monde doit être patient. Attendons de voir ce qu’il en sera réellement dans les années à venir.