Voilà une formation qui mérite une attention particulière! Initiée par la Planning familial, cette formation qui s’intitule « Handicap et alors ? » mettait l’accent sur la vie sexuelle des personnes qui se trouvent en situation d’handicap. Un sujet qui, pour la plupart du temps, passe sous le silence.
Les handicapés, des exclus ?
« La sexualité est taboue. Le handicap est tabou. Alors si vous mettez les deux ensembles… ». Ce propos tenu par Christine, formatrice au sein du Planning familial, suffirait pour dresser un état des lieux de la sexualité des personnes handicapées. En effet, cette tendance à exclure les personnes en situation d’handicap du sexe tend à persister.
Les participants se plaignent ainsi de voir « certains centres » imposer la contraception à leurs pensionnaires sous prétexte de les protéger contre la grossesse. D’autres sont même allés jusqu’à adopter des règlements intérieurs interdisant le « flirt ». Dans le pire des cas, les responsables dans les centres se contentent de nier la « réalité » jusqu’au jour où « un résident ne se met pas à se masturber compulsivement devant les autres ».
Le droit de consommer du sexe
Les personnes handicapées, de leur côté, revendiquent de la part du gouvernement un droit leur permettant de fréquenter librement les travailleurs de sexe. Elles estiment qu’il s’agit du seul moyen possible, jusqu’à présent, de résoudre leurs problèmes sexuels et affectifs.
Représentée par sa présidente Julia Tabath, l’association Ch(s)ose l’affirme : « On n’a pas d’autre choix que d’aller vers la prostitution. Faire de l’éducation populaire, c’est très bien. Mais cela va encore prendre un temps considérable et ne réglera pas tous les problèmes… »
Le gouvernement à la rescousse de ces délaissés
Une situation que la secrétaire d’État chargée des Personnes handicapées a du mal à accepter : «Pourquoi l’éducation sexuelle existe au collège et pas dans les instituts médico-éducatifs ? Ce n’est pas normal. Il faut rentrer dans les centres et en parler avec les résidents, les éducateurs et leurs familles ».
Pour le Planning familial, il devenait donc urgent de réfléchir sérieusement sur la question et de former à cet effet des personnes capables d’assister les personnes handicapées en matière de sexualité ou tout simplement en matière de couple. La formation qui s’est tenue à Vouneuil-sous-Biard a vu la participation d’une vingtaine de membres du Planning familial.