Le premier hackathon « sex tech » s’est tenu à Paris ce weekend. Promotion et découverte de l’économie du sexe étaient au rendez-vous, réunissant quelque 69 participants acteurs dans ce domaine de plus en plus lucratif. Plus de 50 heures leur ont été accordées pour élaborer des projets relatifs aux sites de rencontres, aux sextoys et aux films pour adultes.
SexTechLab, une compétition basée sur le sexe
Les offres dans l’industrie du sexe ne cessent d’innover. Le SexTechLab qui s’est tenu durant le weekend du 20 et 21 mai dernier en est la preuve. Accueilli par l’Ecole 42, fief d’un ancien businessman du sexe devenu Pape de la tech française, il a réuni 69 participants particulièrement imaginatifs. Les projets ont été imaginés et élaborés en seulement 54 heures par participants et des participantes de 20 à 30 ans. Certains ont fait des études de commerces quand d’autres sont des sortants de l’Ecole 420.
Les projets présentés
L’intégralité des projets présentés par les participants se base sur les attentes réelles des clients potentiels. Ils ont rivalisé d’ingéniosité pour proposer des projets aussi innovants que révolutionnaires en matière de vie sexuelle. L’équipe de « Heart Sensation », par exemple, a conçu une appli capable de faire vibrer un sextoy en fonction du rythme selon lequel le cœur de la personne qu’on aime bat. Très romantique, au passage ! Un autre projet tout aussi intéressant, D-Date est un site de rencontres qui propose d’organiser des activités à thèmes. Dans le même contexte, « TuMamm » est un site de rencontres pour les personnes âgées. Il vise peut-être les seniors, mais ce sont plutôt leurs enfants qui manipuleront l’appli. Ils pourront enfin trouver quelqu’un pour leurs parents, comme le souhaite sa conceptrice. Les couples ne sont pas en reste, « Can’U » étant un hommage exclusif à ces derniers. L’appli s’adresse aux couples prisonniers de leur routine qui pourront donner du piquant à leur vie de couple via des défis sexys. BeCoworking a tout de suite été emballé par le projet qu’il veut incuber pour une durée de trois mois.
Alix rafle le premier prix
Le grand gagnant, c’est Ali(x), un « chatbox » créé pour Facebook visant à éduquer les jeunes de 13 à 18 ans au sexe. Ses créatrices seront à Futur en Seine la semaine prochaine, invitées à suivre trois ateliers dédiés à la création d’entreprises qui se tiendront au sein de l’incubateur Paris Pionnières. Aussi séduisant soit-il, leur projet nécessite un partenariat avec des acteurs officiels tels que le Ministère de la Sante ou celui de l’Éducation. Il s’agit là d’une contrainte assez difficile à surmonter, précise Jacques Waynber, un expert en sexologie en France
Des résultats étonnants
Au terme de la compétition, le fondateur du magazine en ligne de la culture porn Le Tag Parfait s’est dit étonné de ces résultats. En sa qualité de mentor, il rappelle à quel point cet univers peut être surprenant, en attestent ces résultats ! Certains des projets qui seront bientôt incubés par The Family ou Dorcel Lab n’étaient même pas viables quelques heures avant leur présentation devant le jury. Malgré une compétition acharnée et pleine de surprises, Stephen des Aulnois rappelle avec peine le principal obstacle de l’industrie du sexe. Ces projets sont certes intéressants, mais ils ne trouveront pas facilement de financeurs, surtout pas ceux dits « mainstreams ».
Un incubateur signé Dorcel
La compétition a été l’occasion pour la maison Dorcel, pionnière sinon leader du sexe en ligne, de faire parler de son prochain incubateur « DorcelLab ». Le groupe de films pour adultes ne tarit pas en innovations, comme le montrent ses chaînes spécialisées et l’expérience de réalité virtuelle qu’il offre désormais à ses fans. Dorcel travaille depuis des mois sur son propre incubateur appelé « DorcelLab ». S’il s’agit de son tout premier incubateur, ce projet n’est pas nouveau puisque la société a déjà réalisé un investissement dans une start-up française en matière de sexe. Créée par Quentin Lechemia, Uplust se situe en Angleterre et prend la forme d’un réseau social spécialisé en publication de vidéos et de photos explicites en provenance de véritables amateurs. Très en vogue, le site réunit déjà 500 000 membres.
DorcelLab : 5 projets à incuber
Dorcel est certainement l’incubateur le plus chanceux de l’événement avec cinq projets à incuber, dont « Porn it yourself ». De grande envergure, le projet consiste en la possibilité pour un couple ordinaire de tourner son propre film explicite avec un budget moyen de 1 000 euros.